Claude Courtecuisse, artiste designer, enseignant, vit et travaille à Lille et Paris.
Diplômé des Arts appliqués de Paris et de l’E.N.S (Ecole Normale Supérieure de Cachan),
il devient professeur à l’Ecole régionale des Beaux Arts de Lille de 1970 à 1987, dont il assure la direction entre 1987 et 1989.
Il est membre du comité technique du FRAC Nord Pas de Calais de 1982 à 1989.
De 1989 à 1992 , il occupe un poste d’inspecteur principal des enseignements artistiques au Ministère de la Culture.
Chargé de cours et conseiller pédagogique à l’Ecole Camondo entre 1988 et 2007, il a été professeur agrégé à l’Ecole Olivier de Serre ( Paris) de 1994 à 2001 et a enseigné à l’E.N.S Cachan.
En tant qu’artiste, photographe, sculpteur et designer, il a réalisé des commandes publiques pour le ministère de la Culture et plusieurs de ses œuvres ont été acquises par le Musée d’Art Moderne de Villeneuve-d’Ascq, le Centre Georges Pompidou, le Musée des Arts décoratifs de Paris, le Frac Nord-Pas-de-Calais et le Musée de la Piscine à Roubaix.
En 2007, une exposition « Détours d’Objets » présente son travail au Centre Pompidou puis à Istanbul modern.
En 2012, il participe à l’exposition « Babel » au Palais des Beaux Arts de Lille puis en 2013 au Centre Botanique à Bruxelles. Il organise le colloque avec Eric Vandecasteele pour l’Université de Saint Etienne « D’un territoire l’autre » à la bibliothèque de Lyon en 2O12.
En 2014 « Détours d’Objets » est exposé à Macao.
- Publications
"Dis-moi le design” / ISTHME éditions (2004) - "Un léger déplacement dans l’ordre des choses” / édition Quo Vadis (2005) - “Détours d’objets” / Isthme éditions — 2004
- Claude Courtecuisse :
« Mon domaine d'intervention artistique s'inscrit dans quatre territoires relativement distincts, mais qui ont cependant des champs d'influences communs pour avoir été initiés par ma formation de base : celle de l'architecture et du design.
Le premier est celui qui explore le domaine de la création industrielle et qui m'a permis de produire et d'innover dans un univers social, riche, complexe, en mutation, celui des « Trente glorieuses ». Ces pièces réalisées dans le domaine du mobilier sont actuellement reconnues et font partie des collections de Musées :Le Centre Pompidou, le Musée des Arts Décoratifs à Paris, La Piscine à Roubaix, le F.R.A.C. Nord-Pas-de-Calais.
Le second concerne des sculptures installations qui ont mis en scène, dans différents sites, de l'espace du paysage, dont deux commandes publiques : « Les Miroirs de vent » à Orly et, « Les flexibles » à Hérouville-Saint-Clair. J'ai participé également à la conception du Parc Matisse à Lille en collaboration avec l'ingénieur horticole Gilles Clément et l'agence « Empreinte ».
Le troisième est un ensemble d'œuvres dénommées « Les grands dessins ».
Ce travail relève d'un protocole qui prend en compte des sujets architecturaux ou objets se référant à l'histoire de la peinture de la Renaissance Italienne et Française mais aussi du 17ème Siècle. Ces sujets sont inscrits et adaptés quelle que soit leur taille dans la totalité d'un format unique (220x150 cm) s'inscrivant ainsi dans une démarche sérielle. La représentation évacue la perspective albertienne pour celle de l'axonométrie. C'est-à-dire une mise à plat des tracés par une combinaison rigoureuse du plan et de l'élévation. Enfin le tracé est réalisé au fusain confrontant, dans une performance technique, ce matériau archaïque, à la rigueur géométrique de la précision.
Le Quatrième territoire est celui de la photographie.
Il se décline soit dans le constat sociologique sur l'environnement urbain, dont « Un léger déplacement dans l'ordre des choses », ou dans des thématiques à nouveau sérielles tel que
« Détours d'objets » qui capitalise des empilements d'objets afin de les extraire de leur banalité utilitaire quotidienne. Une sélection de 25 ensembles (100x100 cm) composés chacun de 35 photographies a participé avec « Les grands dessins » à la mise en scène de l'exposition du Centre Pompidou.
Cette exposition, conçue pour être itinérante, a été installée à Lille, Athènes, Istanbul, Macao... »
Dans sa définition initiale, l'effervescence est décrite comme le bouillonnement d'un liquide produit par le dégagement de bulles gazeuses selon l'introduction de certaines substances. Mais au-delà de cette réalité matérielle et physique, l'effervescence exprime également le bouillonnement d'une pensée lorsqu'elle s'inscrit dans les investigations conceptuelles et intellectuelles d'une démarche, qu'elle soit sociale, politique ou dans le cas présent artistique.
Paradoxalement cette série d'images, dans ce projet, concilie, met en scène et superpose ces deux références physiques et métaphoriques…
Un comprimé effervescent, extrait d'une production médicinale d'un des nombreux titulaires planétaires de l'industrie pharmaceutique, est fixé sur un support papier de 27cm X 34 cm.
Après l'avoir humidifié par un léger écoulement d'eau en s'assurant qu'il déborde et se répande de manière aléatoire sur la feuille, on injecte quelques gouttes d'encre sépia afin d'en faire naître et apparaître la géographie du hasard. Les surfaces tachées ainsi révélées dans leurs apparences suggestives offrent des configurations multiples afin que le spectateur, devenu patient médical, se les approprie et les interprète comme des tests de Rorschach.
En complément de cette géographie du hasard, les textes des notices médicinales sont écrits avec une rigueur extrême en énumérant et mentionnant toutes les informations prescrites.
Tout prend sens dans ce contraste du précis consciencieux face à l'aléatoire de l'incident chimique. Confrontation qui souhaiterait, à travers son assemblage provoquant, offrir au spectateur la capacité d'effectuer par son analyse intime une vision « effervescente ».
Claude Courtecuisse Mars 2019.