Je suis né à Dieppe en 1950, nous habitions « cité du marin », une maison sur la falaise, celle qui domine la ville, le port, la plage, les digues, la grande pelouse, le château, les falaises dans la brume jusqu'à Varengeville, Braque dans son cimetière marin, le ciel sans limite lumineux et l'horizon à l'infini. Nous étions une famille nombreuse unie, d'oncles, de tantes, de grands mères, de cousins, cousines, d'enfants. Les occasions de se retrouver ne manquaient pas, et toujours un bateau à la mer, pour des parties de pêche ou de baignade. L'Angleterre était un sujet quotidien, mon père, ma soeur, mes oncles, des cousins, des amis d'enfance y faisaient le voyage tous les jours, pour leur travail sur les paquebots et ensuite sur les car-ferrys.
Et c'est de l'Angleterre, que le changement arriva. Notre monde d'adolescents va complètement changer. On passe subitement de Tino Rossi, André Verchuren aux Beatles et aux Stones, c'est une deuxième naissance, on le sait, on le sent, nous les ados on est libres enfin, on a la pêche des premiers riffs de guitares électriques que l'on entend pour la première fois. C'est beau comme du Bach. Dans les années 60, Dieppe c'est bien, les étés durent trois mois, il y a de la musique pop dans toutes les boîtes et parfois en live, même l'après midi au bar du casino sur la plage, on a assez pour boire des coups et la terrasse des Tribunaux, le café où il faut être, ne désemplit pas, nous les insolents on passe partout.
Et l'électronique devient la reine, je ne parle pas de musique électro, mais de ce que l'on va faire plus tard, alors, pour mon avenir on m'envoie en pension à Rouen. Je vais y rester 7 ans, mai 68 passant par là et des velléités de faire les Beaux Arts de Rouen, j'arrive tant bien que mal au niveau du bac.
Et c'est PARIS PARIS PARIS, j'y reste 40 ans.
J'ai 20 ans et je suis dessinateur industriel à Hutchinson sur les Champs Elysées, et en même temps, nous sommes les amoureux des quais de la Seine, comme dans un film de Joris Ivens. La galerie Denise René à cette époque est dans une rue adjacente aux Champs, je la découvre par hasard et comprends que l'on peut rentrer partout gratuitement et librement, dans toutes les galeries de peinture. Je vais le faire intensivement pendant plus de 30 ans. Parallèlement, je suis pendant 2 ou 3 ans, régulièrement, les cours du soir de dessin d'après modèle vivant de l'école Victor Hugo place des Vosges, ce sont des soirées merveilleuses.
En 1974, ma vie de famille est sévérement bousculée. Je change de métier, et passe de l'ingeneering sérieux aux studios de création publicitaire, je mettrai du temps avant de comprendre que la «pub» est aussi une industrie rigoureuse. Pour le moment, c'est plus drôle, et j'en ai besoin. Je travaille pour des maisons de disques, proche parfois de Jean Baptiste Mondino, Gérard Ruffin et Le Studio de l'Air. Je vais être free lance pendant plus de 30 ans, dans de nombreuses structures de création publicitaire, de design, de décors pour la publicité automobile entre autres, de mise en scène d'expositions à La Villette, à La Grande Arche de La Défense... Et Beaubourg est très attractif, le circuit des grandes galeries d'art contemporain de la rive droite se développe rapidement pour mon plus grand bonheur. J'ai aussi du temps pour mon travail personnel de dessin et de peinture. J'expose un peu, je participe aux portes ouvertes d'ateliers.
L'activité professionnelle devient difficile après 2001. Il faut avoir créé sa propre entreprise ou être un professionnel du travail assisté par l'informatique. Une amie et son mari me tendent la main, pendant quelques années je travaillerai avec eux dans leur magasin d'Antiquités et leur atelier de restauration. Nous ferons des décors de peintures chez des particuliers.
En 2009, avec ma compagne et une de nos filles, nous quittons Paris sans regrets pour Hyères pendant 5 ans.
Aujourd'hui, nous habitons Bordeaux.
Le dessin et la peinture ne m'ont jamais quitté. Je travaille comme jamais, avec l'idée que je tire d'un roman d'Annie Ernaux. L'art c'est la construction qui rivalise avec le monde et qui crée un autre temps que le temps vécu. Ecrire, dit-elle, c'est créer du temps. Celui où va entrer le lecteur. C'est silencieux là où ça se passe. Quand on y pense c'est extraordinaire. On pourrait le dire pour d'autres arts, bien sûr. « Le vrai lieu »
VIVE LA PEINTURE
6 décembre 2018 - 19 janvier 2019 Galerie Malebranche Paris5 : Exposition collective «Voyages à l'intérieur de ma vie»
Juillet - août 2018 Galerie Malebranche Paris5 : Nouvelle présentation de «Dieppe St Jacques»
14 février - 7 avril 2017 Galerie MLS Bordeaux. Exposition personnelle «FRAGMENTS»
2016 Galerie 5UN7 Bordeaux. Exposition collective «STAND BUY Ill»
2014 Galerie 19 KAREN CONTEMPORY ARTSPACE Australie. Groupe show «TOGETHER»
2010-2015 Groupe REPUBLIQ'ART Hyères Les Palmiers.
2006-2009 Galerie MARCHES A SUIVRE Paris5. Exposition permanente «DIEPPE St Jacques»
2002 Galerie DEON MAYER Paris. Exposition collective «LE CABINET DES ARTISTES»
2002 Galerie DEON MAYER Paris. Exposition personnelle «T-SHIRT»
1999 Festival de peinture de Saumur. Exposition collective « MAINS DEBOUT»
1999 Portes ouvertes d'ateliers de Belleville Paris.
1998 Galerie VERMAYER Toulouse. Exposition collective «L'EROTISME DANS L'ART»
1998 Portes ouvertes d'ateliers de Ménilmontant Paris.
1996 Mairie du Xlllème Paris. Exposition collective «LA POURPRE»
1994 Studio COSMOS Suresnes. Exposition collective «OBJETS» et Exposition collective «PEINTURE-SCULPTURE»